Collection d'insignes de l'armée de l'air |
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23 novembre 2024 Bonne fête Clément |
Le Franche-Comté en Indochine 1949-1955
Il faut remonter au 15 août 1945, pour trouver l'origine du conflit Indochinois. Le japon, contraint de capituler après les deux explosions atomiques, est par la suite chargé par les vainqueurs de la Deuxième Guerre Mondiale de faire régner l'ordre dans cette région politiquement instable, jusqu'à l'arrivée des troupes alliées, les américains ne souhaitant pas le retour des troupes française, pour l'instant. Malheureusement, les japonais profitent de cette situation, non pas pour ramener le calme, mais au contraire pour attiser l'esprit nationaliste des indochinois, laisser sur place des instructeurs et livrer des milliers d'armes aux hommes d'Ho Chi Minh et de Giap. La situation s'aggrave dès lors et des européens sont massacrés. Ho Chi Minh proclame le 2 septembre 1945 l'indépendance de la République Démocratique du Viêt-nam (RDV). Ces événements préoccupent alors suffisamment les américains et les britanniques pour qu'ils acceptent le retour des forces françaises. C'est le 12 septembre 1945 que débarque à Saïgon un détachement français épaulé par une division britannique. Ce théâtre d'opération, si particulier, obligeant les troupes françaises à évoluer par petites unités dispersées, posait le problème du ravitaillement en matériel, vivres et munitions, ainsi que le renforcement en personnel. Les appareils de transport peuvent remédier à cela bien plus efficacement que des convois terrestres plus lents et exposés aux embuscades ennemies. Quelques appareils des Groupes de Transport I/15 Touraine et II/15 Anjou (qui deviendra plus tard le II/64 ), stationnés à Jessore en Inde rejoignent l'Indochine. Cette escadrille est officiellement érigée en Groupe de Marche de Transport d'Extrême Orient ou GMTEO, ou plus communément appelée GMEO. Le Groupe de Transport I/34 Béarn (qui deviendra plus tard le I/64 ), avec ses 16 Junker 52, arrivent sur place en février 1946. Le Franche-Comté viendra renforcer ce dispositif dès Octobre 1949 ... Ce conflit allait durer près de dix ans et culminer avec la défaite de Dien Bien Phu, le 7 mai1954. Désigné pour renforcer l'action des troupes françaises en Indochine, au sein du GMEO, il entreprend sa transformation sur Toucan dès l'été 1949. Il fait, peu après, mouvement sur Oran où ses personnels embarquent le 6 août sur le paquebot Pasteur à destination du Tonkin. Le 26 du même mois, ils arrivent en Baie d'Along. Peu après, le Franche-Comté au complet s'installe à Bach Maï, aérodrome situé au sud d'Hanoï d'où vont opérer ses trimoteurs, dès le 3 octobre suivant, date de la première mission opérationnelle. Le Franche-Comté, au côté des GT I/64 Béarn et II/64 Anjou, assure le ravitaillement des postes du Tonkin régulièrement attaqués par le Vietminh, procède à des évacuations sanitaires, largue des parachutistes sur des points menacés ou lors d'opérations combinées dans le Haut Tonkin et en Pays Thaï. En février 1950, 8 Toucan du Franche-comté sont transformés en bombardiers et le Groupe, ainsi fidèle à ses origines de la 2ème Guerre Mondiale dans les rangs de Ima 42ième Bomb Wing de l'USAAF, retourne à sa vocation première, le bombardement, mais cette fois, sur trimoteurs de transport allemands. Tout le début de l'année 1950 se résume surtout en opérations de bombardements massifs d'objectifs ennemis, en coopération avec les Toucan du 1/64. En septembre 1950, le Vietminh, maintenant constitué en importantes unités régulières entraînées dans des camps chinois, déclenche sa première grande offensive stratégique à partir de ses bases arrières de Chine communiste. Le GT 2/62 participe alors au ravitaillement puis à l'évacuation de Cao Bang et de Lang Son, bombardant l'ennemi et ravitaillant nos colonnes en retraite le long de la Route Coloniale 4, tout cela en dépit d'une météo particulièrement déplorable et d'une DCA Viêt-minh très meurtrière. L'armée de l'air, malheureusement, malgré les efforts intensifs de ses personnels, de l'aviation de transport et de la chasse, ne pourra rien pour éviter l'anéantissement des forces terrestres en retraite. L'armée française va perdre, en trois semaines, l'équivalent de 8 bataillons et le matériel correspondant à l'équipement d'une division Viêt-minh de 15 000 hommes. Fin octobre 1950, le corps de bataille Viêt-minh est en passe d'envahir le delta tonkinois. A cette date, les quelques vingt JU52 du Franche-comté restent presque à eux seuls les uniques moyens aériens militaires en place à Hanoi. Au cours des mois de novembre et décembre, tout le GT 2/62 stationne à Bach Maï, prêt à assurer le repli éventuel des forces terrestres. Pour sauver le Tonkin menacé d'invasion, le gouvernement français désigne le 6 décembre 1950, le Général de Lattre de Tassigny comme commandant civil et militaire en Indochine. Dès janvier 1951, la situation militaire dans le Nord de l'Indochine est retournée à l'avantage des français, lors des coups d'arrêt portés à l'avance Viêt-minh à Vinh Yen, Dong Trieu et sur le Day. Les avions du SMMTAEO et, en particulier, les Toucan du Franche-comté qui y participent, effectueront nombre de missions imprévues telles que reconnaissance photo, coupure de lignes téléphoniques, reconnaissance de nuit, etc. En septembre et en décembre, les avions du Franche-Comté interviennent lors de la bataille pour le pays Thaï, puis de novembre 1951 à février 1952, lors du dernier acte de la bataille pour le Tonkin, sur la Rivière Noire et la RC6. Entre temps, à partir de novembre 51, les premiers Douglas C47 livrés par les Etats-Unis, alors engagés en Corée aux côtés des forces des Nations-Unies, sont arrivés au Groupe. Ils remplacent, petit à petit, les « Julie » fatiguées par deux années d'opération presque ininterrompues. A la fin de 1952, les trois Groupes de Transport, 2/62 Franche-Comté, 1/64 Béarn et 2/64 Anjou, sont presque entièrement équipés de Dakota. Ces appareils correspondent mieux aux besoins du commandement français et permettent la conduite d'opérations interarmées dont le succès est basé sur la surprise et la rapidité d'exécution. En 1953, le GT 2/62 prend part à tous les ponts aériens et aux opérations aéroportées, comme « Hirondelle » et « Camargue », tout en accomplissant les missions habituelles d'aérotransport, de parachutage, de PC Volant et d'évacuation sanitaire. A partir de la mi-juillet, il participe au début de l'évacuation de la Base de Na San. Le rythme des évacuations s'accélère au début d'août puis à partir du 10, la phase finale de cet aérotransport se précise. Les détachements du Béarn et de l'Anjou, appuyant le Franche-Comté, évacueront en l'espace de trois jours, 4 750 hommes ainsi que 125 tonnes de matériel et d'armement. A l'aube du 20 novembre 1953, le Franche-Comté participe, avec la totalité de ses C47, à la plus grande opération aéroportée de la guerre d'Indochine : l'opération « Castor ». Celle-ci consiste en l'occupation de la cuvette de Dien Bien Phu et son aménagement en base aéroterrestre, afin d'établir des lignes de communication avec les unités situées au Nord du Laos et faciliter l'évacuation de Laï Chau. Au cours des semaines qui vont suivre, le GT 2/62 participe très activement au ravitaillement du camp retranché alors que l'étau Viêt-minh se referme. L'attaque du corps de bataille Viêt-minh démarre le 13 mars 1954 et les « Dak » du Franche-Comté vont coopérer au largage de deux bataillons parachutistes en mars et en avril. Dès le 20 mars, les aérotransports sont devenus impossibles du fait des pilonnages de l'artillerie viêt-minh. L'évacuation des blessés, jusque là régulière, s'interrompt, seuls les hélicoptères peuvent alors intervenir, mais ce ne sera que pour évacuer un petit nombre de combattants grièvement atteints. Les forces françaises sont progressivement regroupées au sud du pays et le GT 2/62 fait mouvement sur Tan Son Nhut, le 16 décembre. L'activité aérienne du Groupe diminue au cours des mois suivants mais le Franche-Comté assure encore de nombreuses missions de transport régulier ou à la demande, sur l'ensemble du territoire Indochinois. |
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